Maman solo

Un océan de larmes

Mon corps me parle

Ce n’est pas la première fois, mon corps m’a toujours parlé et j’ai toujours finit par l’écouter.

J’ai toujours somatisé mes émotions.

Je suis une force tranquille, d’apparence toujours zen mais une cocotte minute à l’intérieur.

Dans les thérapies énergétiques il suffit de poser la main sur moi pour savoir qu’à l’intérieur c’est la guerre. On me dit de parler, j’ai l’impression de le faire mais la réalité c’est que mon auto censure filtre 90% de ce que mon corps aimerait probablement que j’exprime.

J’ai appris avec le sport à “haut niveau”, à maitriser mes émotions, à maitriser mon corps pour dépasser mes limites. J’ai fait 10 ans de compétition en gymnastique rythmique, c’est un sport à intensité explosive, on donne tout ce qu’on a pour quelques minutes de représentation, des mois d’entrainements, de préparation pour quelques minutes décisives. On apprend alors à cacher toutes émotions négatives ou trop intenses pour enfiler le masque du sourire, de la confiance en soi, de la maitrise, du contrôle.

Plus je stresse, plus je souffre et plus je semble à l’aise et souriante à l’image. Très utile me diriez vous mais à force de “mentir” aux autre on apprend sans doute à se mentir à soi même.

Je suis un bulldozer, j’avance sans me retourner, avec perte et fracas. J’enfile mon masque et je dis tout haut que tout va bien pour me convaincre, surtout à moi même.

Je dois aller bien, je ne supporte pas d’être faible, résultat d’une éducation et d’un conditionnement de sportif, de guerrier, de battant. Comme quoi, on peut grandir dans une bulle de bienveillance tout en étant une vraie guerrière. La vie est un champs de bataille pour tout le monde, à nous de choisir comment on doit l’affronter et se relever du moindre cailloux dans la matrice.

Mon super pouvoir à moi, mon mécanisme de défense c’est l’idéalisation. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Toujours voir le verre à moitié plein, toujours trouver des bonnes excuses, toujours pardonner même si on oublie jamais rien. Tu as mal ? mais non ca va aller tinkiet.

Bien sur que j’ai mal, j’ai mal du fin fond de mes entrailles.

Ces dernières années j’ai fait des burn out au travail, des grossesses nerveuses, une fausse couche, un dépôt de bilan suivi un vide sidéral coté pro depuis. Des épreuves que je n’ai pas affrontées seule, je ne suis jamais seule de toute façon. J’ai eu mon petit “peau de colle” dans le creux de mon ventre puis contre mon cœur, ça n’a pas été facile, ça ne l’est toujours pas. Mon idéalisation m’a mis une grande claque parce que la maternité ça bouleverse, ça chamboule, ça remue à tous les étages. Mais vous étiez là, tous les deux à m’aimer comme des fous.

Quand j’ai ma sécurité affective je peux déplacer des montagnes et puis tu es parti et tout s’est effondré à l’intérieur de moi.

C’est con de souffrir autant pour un si petit cailloux dans la matrice. Je lui ai shooté dedans mais il revient sans arrêt. Je me suis relevée de tout ce que la vie m’a fait tomber mais ça, ça m’a écorché les genoux un peu plus fort que le reste.

Je découvre l’auto sabotage depuis 2 ans, ce petit monstre qui est tapi dans l’ombre et qui attaque dès que tu essaies d’avancer pour de vrai. C’est fou comme le cerveau peut nous jouer des tours. Je commence à les sentir arriver ces démons, ils viennent du fond de mes entrailles et ils veulent tout bousiller sur leur passage. Même si je le sents, je me fais avoir à chaque fois, je passe en mode automatique, je me coupe de tout et j’agis sans réfléchir, je fais évidemment de la merde sans réfléchir sinon ce serait trop facile.

J’ai enfoui tellement de colère, tellement de douleurs à l’intérieur de moi, tellement de frustration qu’un petit rien fait tout péter.

Je peux avoir un océan de larmes qui me submerge et que je ne peux étouffer bien longtemps, c’est fou comme la tristesse me prend au dépourvu sans prévenir et qu’elle monte de mon ventre pour finir par couler par mes yeux.

Chez moi les larmes c’est autant l’expression de la douleur, de la tristesse que de la colère. Je ne sais pas être en colère, c’est l’émotion que je maitrise le moins. Je l’ai toujours transformée ma colère que du coup je ne sais pas à quoi elle ressemble de manière brut. Il n’y a que la maternité, avec la fatigue des débuts, qui m’a montré dans quel état de colère je pouvais me mettre et vive la culpabilité après, évidemment.

Dans les moments difficiles, dans les moments où j’aurais du être en colère, j’ai toujours réagit de manière plate, un mur. La colère elle monte après, d’abord j’encaisse les coups de la manière la plus sereine qui soit et la colère, attends un peu, elle va arriver. Elle arrive quand je suis loin, quand je suis seule, quand je peux l’exprimer par écrit parce que c’est ma seule façon d’arriver à l’évacuer pour ce qu’elle est. Je frappe là où ça fait mal, je frappe fort avec mes mots, toujours avec calme mais je frappe juste. Et je la distille ma colère, je pardonne mais je n’oublie pas et je frappe de temps en temps quand l’occasion se présente, c’est plus fort que moi. BOOM, prends toi ça. Mais je me rend compte que ma colère elle ne s’exprime qu’envers les hommes ou des femmes mais en liens avec ces mêmes hommes 😀 . Il y a pour le moment un seul homme dans ma vie qui a pris cher avec ma colère à l’état brut, c’est Mister Tea pour ceux qui ont suivi. Celui que j’ai rencontré après ma séparation, alors oui lui il m’a mis dans ces états de colère … le pauvre ! Les autres prennent cher mais par écrit, quand je peux peser mes mots et piquer tout autant là ou ça fait mal.

Et puis ma fille, c’est bien la seule petite personne qui me fait crier et me fâcher, faut dire que c’est difficile d’être parent et malgré toute ma bienveillance, j’encaisse, j’encaisse et puis d’un coup ça pète. Si ca peut lui apprendre qu’on a le droit d’être en colère des fois et de l’exprimer, qui sait, elle pourra mieux la gérer que moi plus tard ? Pour le moment c’est un mini moi qui ne se met jamais en colère mais qui fond en larmes …

 

Mon article est légèrement décousu, en même temps c’est l’expression de ce qu’il se passe continuellement dans ma tête. Je me suis décidée à vous écrire ce matin, je commence d’une idée et puis 12 000 choses sortent sous mes doigts. L’idée c’est de les laisser sortir.

 

Tout part du titre de cet article que j’ai écrit en Septembre, je n’avais écrit que le titre et la première phrase “mon corps me parle” puis c’est resté dans les brouillons. Je n’ai pas eu la force d’aller au bout à ce moment là. Je me suis dit que le garder, c’était important.

Reprenons, mon corps me parle. En Septembre j’ai beaucoup pleuré, sans raison apparente. J’ai mis du temps à comprendre d’où ça venait, c’était la date anniversaire. Septembre est trop douloureux pour moi. Des séparations, des trahisons, un IVG. C’est trop douloureux pour moi.

Je me suis secouée moi même, j’ai pris RDV avec une kinésiologue mais ça ne m’a pas convaincu. J’ai toujours mal. Toujours mal car il y a des choses que je n’exprime qu’à demi mot.

J’ai pris RDV avec ma gynéco, celle qui m’a dit des phrases percutantes depuis l’an dernier. Celle qui voit les symptômes mais qui vise juste :

” c’est un lâche”

” c’est un abruti”

” vous avez le droit d’être triste et d’avoir mal même si c’était votre choix”

” vous n’avez toujours pas stabilisé votre vie sentimentale ? Ça m’inquiète un peu pour votre santé”

” je pense que vous n’allez pas bien et que ce serait bien de réussir à en parler”

Ma gynéco, elle pointe du doigt ce que j’ai réussi à cacher à ma psy, mon IVG n’est clairement pas digéré. Ma rupture et cet IVG m’ont traumatisé et mon corps ne s’en remet pas tout simplement parce que mon cœur non plus.

Ça fait 9 ans et c’est toujours l’amour de ma vie, ça fait 2 ans et ça fait toujours mal. Je ne supporte pas d’entendre que je n’ai pas tournée la page, j’ai très envie de la tourner mais le fait est qu’il y a encore beaucoup trop de douleur, de rancœur, de tristesse encore non évacué.

Ça fait 2 ans que je sais qu’il ne reviendra jamais, ça fait 1 an que je suis en paix avec ça mais quand on me demande si j’aimerais me remettre avec c’est difficile de dire que non. Non pas pour la personne mais simplement parce que je donnerais tout pour retrouver ma vie d’avant. La réalité fait que l’on a tellement changé que rien de tout cela ne serait possible. Je ne sais même plus qui il est et j’ai tellement cherché à savoir qui j’étais qu’il ne me reconnaitrait plus non plus. J’ai repoussé mes limites, j’ai découvert de nouveaux horizons, j’ai de nouvelles envies, nous ne serions plus compatibles mais pour autant ma vie d’avant me manque toujours autant.

Je n’arrive pas à réellement avancer, j’ai tellement peur de souffrir que je sabote les relations qui me conviendrait le mieux au profit de celles qui ne mènent nulle part. Au moins en allant nulle part, je sais ou je vais. C’est con l’auto sabotage.

 

Tout ça pour dire que le temps passe mais que la douleur est toujours là, la colère aussi et je n’ai toujours pas la solution pour l’apaiser. On m’avais dit qu’il y aurait des hauts et des bas, à chaque fois que je me sens bien je me dit ” ah ça y est , enfin” et puis paf, ça redescend. J’aimerais vous donner l’espoir que l’on s’en sort, que l’on avance mais la ligne d’arrivée n’est toujours pas en vue et je suis bien fatiguée de lutter. Mais bon, ce qu’il y a de bien dans le creux de la vague, c’est qu’on ne peut que remonter 😉

 

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