Motricité libre

Comment pratiquer une motricité libre en milieu aquatique

Aujourd’hui je ne suis pas seule pour rédiger cet article car j’ai invité Julie, entraîneure de natation et jeune maman qui applique les principes de la motricité libre à la maison avec son bébé, à venir vous donner des conseils sur :

Comment pratiquer une motricité libre en milieu aquatique.

Rappels sécurité :

En milieu aquatique la meilleure sécurité pour votre enfant c’est vous ! Même si certains objets aident à sécuriser, vous devez toujours rester très vigilent à une distance qui vous permet d’intervenir rapidement et même si l’enfant n’évolue que dans quelques centimètres d’eau. Rappelez-vous que la motricité libre s’arrête là où la sécurité commence ?
De plus si vous notez un désengagement de la part de votre enfant c’est que celui-ci fatigue et mieux vaux le sortir de l’eau pour faire une pause.

Cet article va se décliner du plus “Motricité Libre” au moins “Motricité Libre” mais du coup du moins sécurisant pour les parents au plus sécurisant.
Et à la fin vous trouverez la foire aux questions qui reviennent régulièrement sur le thème de la piscine.

La Motricité Libre en milieu aquatique aura différents avantages:
Aisance dans l’eau
Confiance en soi
Développement psychomoteur
Apprentissage de la nage facilité

On distingue 3 catégories d’âge: ( c’est une estimation chaque enfant évolue à son rythme ?)
De 4 mois à 3 ans = les bébés nageurs
De 3 ans à 6 ans = l’éveil aquatique
À partir de 6 ans = Apprentissage de la natation
L’article ici sera plutôt orienté sur les 2 premiers groupes.

Motricité libre “totale”

Dans notre maison, la motricité libre sous entend le fait de laisser évoluer l’enfant à son propre rythme, naturellement et sans entrave. On ne pas venir placer son enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas de lui même par exemple. On évite également d’intervenir directement sur l’enfant et on préfère lui aménager son espace de jeux pour favoriser son autonomie et garantir sa sécurité.

Dans l’eau c’est un peu le même principe qui s’applique dans l’idée mais en pratique on doit forcément s’adapter aux contraintes du terrain. Ainsi, on évite tous les accessoires, l’acteur principal c’est le parent (ou l’adulte responsable). Imaginons le parent comme base de support, comme un tapis par exemple. Il est là pour garantir confort et sécurité (aussi bien physique qu’affective) à l’enfant. Si on est dans un endroit où le bébé, l’enfant n’a pas pied, on doit forcément intervenir sur l’enfant puisqu’il ne sait pas nager. C’est comme avec un nouveau née, son meilleur espace de vie, de jeux, de bien être c’est dans les bras de ses parents. Il en est de même avec un bébé qui ne se déplace pas, dans l’eau et même avec un plus grand, là ou il n’a pas pied. Mais à partir du moment ou il se déplace, mieux vaux rester dans des endroits avec un niveau très bas, une pataugeoire afin de laisser l’enfant évoluer librement avec le plus de sécurité possible.

Pas d’accessoire à part vous même !

Dans le milieu terrestre nous avons des appuis verticaux et nous avons tendance en tant que parents “protecteurs” à maintenir nos enfants dans l’eau sur un système vertical et le regard vers l’avant.
Oubliez tout ce qu’on vous a appris vis à vis de la brasse en nage sécuritaire et l’apprentissage en 10 leçon de natation. La seule et unique position sécuritaire dans l’eau c’est la position de l’étoile de mer sur le dos! Et pour savoir nager il faut les 3 bases appelées E.R.P. ( équilibre, respiration, propulsion)

Pour se diriger vers la position sécuritaire de “l’étoile de mer” on va rechercher à ce que l’enfant s’allonge sur le dos et qu’il trouve lui même son équilibre. Le rôle du parent est de venir sécuriser l’enfant en l’accompagnant dans ses mouvements et non de faire à sa place. Vos mains vont servir de surface d’appuis et non de flotteur. On place la main grande ouverte au niveau des cervicales. Un bébé cherchera seul à remonter son ventre et un enfant on va lui expliquer qu’il faut sortir le nombril de l’eau. Petit à petit votre enfant prendra confiance en cette position et vous pourrez ainsi le faire évoluer progressivement vers la position ventrale.

La peur de l’eau

Il faut savoir qu’un bébé n’a naturellement pas peur de l’eau, rappelons nous qu’il a passé 9 mois de sa vie à évoluer dans un milieu aquatique dans le ventre de sa maman ! C’est l’inquiétude des parents que le bébé ou l’enfant peut ressentir et de là, craindre la position dans laquelle vous allez tenter de le mettre.
Par exemple, on adopte souvent des attitudes qui entraînent involontairement l’enfant à ne pas vouloir d’eau sur le visage. Pendant le moment du bain/douche pensez à toujours leur mettre un peu d’eau sur le visage et ce dès les premières semaines de vie afin que ce soit naturel pour eux. Quand vous êtes à la piscine ne tenez pas votre enfant sous les bras, épaules hors de l’eau mais immergez le plutôt dans l’eau, la surface juste en dessous de la bouche. Dernière chose, quand l’enfant passe la tête sous l’eau accidentellement et ou boit la tasse, les parents ont tendance à le serrer dans les bras, le corps à moitié sorti. L’enfant associe ce qu’il s’est passé à quelque chose de dangereux et qu’il faut que le corps soit hors de l’eau pour être en sécurité. Donc si cela vous arrive, attrapez le sous les bras sans sortir les épaules de l’eau, juste la tête et dédramatisez la situation. J’applique beaucoup la phrase : ” hey bah si tu bois toute la piscine comment on va faire pour nager ?”. Elle marche du tonnerre ^^

Les premières baignades

Avec un bébé, pour les premières baignades commencez par le porter sur votre hanche, expliquez lui ce qu’il va se passer et entrez doucement dans l’eau tout en essayant de ne pas avoir vous même d’appréhension comme on l’a expliqué plus haut. Evoluez ainsi dans l’eau et quand vous vous sentez tous les deux à l’aise, commencez à positionner bébé comme Julie l’a indiqué c’est à dire sur le dos, votre main placé sus sa nuque. Laissez le bouger librement tout en gardant le contact et passez un agréable moment !

Passer la tête sous l’eau

Nous avons dit plus haut qu’il était important de passer de l’eau sur le visage de bébé régulièrement et dès les premières semaines de vie mais qu’en est-il de l’immersion totale ?

Avant 1 ans les bébés savent retenir leur respiration sans réfléchir. Du coup, n’hésitez pas à tenter l’expérience du passage sous l’eau et ce même avant d’aller à la piscine car si vous avez une baignoire, rien de tel qu’un grand bain avec maman ou papa pour faire ses premiers barbotages dans de l’eau bien chaude. On peut donc faire des petites immersions complète, pas plus de 3s et si on voie que bébé est réceptif. Pensez à bien expliquer ce que vous allez lui proposer avant, ça vous aidera vous aussi à vous détendre.

Après 1 ans, il faut expliquer à l’enfant et l’accompagner en mettant son visage progressivement dans l’eau :  D’abord la bouche, lui montrer qu’on peut faire des bulles en soufflant par exemple. Puis le nez et enfin les yeux. Si l’enfant est réceptif, on peut l’inciter à passer la tête sous l’eau sous forme de jeu.

La Motricité Libre avec accessoires

Vous allez peut être vous offusquer en disant “qui dit ML dit pas d’entrave”! Oui mais rappelons-le, pour nos petits bouts l’eau n’est pas du tout un milieu sécurisé. C’est un peu comme si vous aviez une pièce rempli de fils électriques, de prises de courants, de coins de tables etc, et que l’on vous dise, “allez hop maintenant il faut qu’il apprenne à marcher là”.
C’est pourquoi les industriels développent de plus en plus de systèmes qui permettent une certaine liberté de mouvements tout en garantissant une certaine sécurité. Nous restons vague car n’oubliez pas que les systèmes de flottaison sont une fausse sécurité. Un enfant peut se noyer avec un système de flottaison pour diverses raisons donc dans tous les cas, ne jamais laisser un enfant proche d’un point d’eau sans surveillance. Le système de flottaison vient augmenter la sécurité mais ne remplace en aucun cas la présence et l’intervention d’un adulte responsable.
Dans l’idéal ils sont à utiliser sur de courtes périodes. En combinaison avec ce qu’on a vu au dessus. En pratique, utilisez des accessoires si votre attention ne peut pas être permanente, c’est le cas quand vous avez plusieurs enfants à surveiller et qu’il y a une zone à risque où l’enfant n’a pas pied (la mer, un lac ou un grand bassin entre autre). Utilisez également un accessoire si vous, l’adulte responsable n’avez pas pied non plus car forcément, vous ne pouvez pas être autant présent que quand vous avez pied.
Les accessoires les plus conseillé (ou les moins pire ^^ )

La frite de piscine 

Autour du corps accrochée au bout par un connecteur qui coulisse, l’enfant est dans une position aquatique puisque ventrale tout en ayant la tête hors de l’eau. Vous avez ainsi les mains libres pour jouer avec votre enfant par contre il n’est pas attaché dedans donc il peut glisser. Attention : vous avez besoin d’un connecteur double et ça se trouve un peu moins facilement qu’un simple : exemple ici sur amazon . Par contre, les frites et les doubles connecteurs sont souvent disponibles dans les piscines.

Le swimtrainer : mi frite mi bouée

L’objectif de celui ci est de permettre le même déplacement que la frite mais avec plus de sécurité plus que l’enfant est attaché à l’intérieur. Inconvénient : Le flotteur reste relativement gros, l’inclinaison de l’enfant n’est pas totalement horizontale. Ca reste un des meilleurs compromis pour un bébé n’ayant pas encore le poids nécessaire pour les autres systèmes de flottaison. Vous pouvez le trouver en 3 tailles, le rouge est celui adapté aux enfants jusqu’à 15 kg. On trouve une autre version désormais mais sachez que la bouée est plus grosse sur l’avant donc l’enfant est plus loin de l’eau: Waitee.

L’aileron Swimfin 

L’aileron Swimfin est intéressant car c’est un élément en mousse qui se fixe dans le dos. Il laisse ainsi une bonne liberté de mouvement notamment des bras et permet une bonne position de nage. C’est une taille unique qui pourrait s’utiliser à partir de 18 mois mais nous conseillons d’attendre que l’enfant soit vraiment à l’aise dans l’eau, qu’il aime passer sous l’eau ou d’avoir le corps bien immergé, plutôt vers 2 / 3 ans et jusqu’à l’âge adulte puisqu’on a juste à y ajouter des extensions pour les sangles. C’est un bon outil pour apprendre par la suite à nager, il permet d’avoir une bonne position horizontale si l’enfant arrive à trouver son équilibre, sinon il sera assez vertical comme avec des brassards. L’enfant peut sauter, passer sous l’eau et remonter, nager sur le dos. C’est personnellement l’accessoire que j’ai choisi en début d’année, aux 2 ans passé de mon Litchi. Je tiens à préciser qu’il faut vraiment rester vigilent car l’enfant est bien immergé et s’il se met bien horizontal, il peut vite avoir la tête sous l’eau. C’est à utiliser comme aide à la nage plus que comme accessoire de sécurité. Vous pouvez le coupler avec une frite ou une planche pour que l’enfant puisse s’aider de ses bras pour se maintenir la tête hors de l’eau.

Les transats et embarcations gonflables

Tout ce qui est tapis aquatique, bouée avec filet au milieu, bateau gonflable etc …

Très sympa pour découvrir l’eau mais aucune utilité pour l’éveil aquatique puisque l’enfant n’a pas ou peu le corps immergé. Il faut également rester vraiment à côté car l’enfant peut basculer par dessus bord. On peut imaginer utiliser l’embarcation gonflable comme une pataugeoire flottante.

 

Non motricité libre mais sécuritaire

Les brassards ceintures

Les brassards (simples, gonflables) ont beaucoup été utilisés sur la génération 80/90. On en découvre aujourd’hui les limites : l’enfant ( ou adulte même) se maintien dans une position demi verticale et ne maîtrise pas la notion de flottaison et d’équilibre aquatique. Il y a aussi un gros risque si un brassard gonflable se crève et ou se dégonfle et qu’il glisse du bras de l’enfant. Nous préférons les brassard ceintures comme Tswim ou les brassards ceinture grenouille car la partie ventrale ajoute une sécurité, elle empêche aux brassard de glisser. Ceux avec revêtement en tissu sont également plus confortables. Il y a aussi les brassards simples en mousse, pas de risque que ça se dégonfle mais ça peut s’user par frottement par contre.

Attention, la plupart des brassards s’utilisent à partir de 15kg, ce n’est pas pour rien 😉

Les gilets de sauvetage et de flottaison

Dans la même catégorie de poids que les brassards, on retrouve les gilet de flottaison/natation avec des flotteurs. Ils peuvent être intéressant si l’enfant joue au bord de l’eau et peut potentiellement tomber ou glisser. Le gilet est moins gênant que les brassards pour jouer hors de l’eau par contre c’est moins agréable dans l’eau car il a tendance à remonter. C’est donc plus une sécurité pour jouer au bord mais pas dans l’eau. Le choisir plutôt en néoprène avec flotteurs en mousse que gonflable car comme dit plus haut pour les brassards, le gilet peut se crever ou se dégonfler et ne plus du tout être sécuritaire surtout s’il est en un seul bloc gonflable. Nous en avions repéré le babysun  en 2017 qui s’utilise de 11 à 15 kg et se ferme dans le dos. J’ai repéré deux modèles pour cette saison 2018, probablement made in china, de marque inconnu mais comme en neoprene et mousse, je pense qu’on peut avoir confiance sachant qu’en plus il y a des petites tailles et une sangle entre les jambes : Zilee et Sulang ( à partir de 8kg).  Chez Decathlon nous avons repéré une nouveauté 2018, le gilet Swimvest à partir de 15kg. Il s’adresse aux enfant à l’aise dans l’eau qui voudraient progresser dans la nage.

Swimvest

Note importante : s’il n’y a pas de flotteurs dans le gilet ou la combinaison, que c’est juste en néoprene, attention ce n’est pas un système de flottaison mais un gilet pour maintenir bébé au chaud pendant la baignade.

Pour les gilets de sauvetage, on en trouve pour les bébés dès 3kg mais ils vont vraiment envelopper le corps de l’enfant pour le mettre dans une position de sécurité dans l’eau donc ça va le gêner dans sa motricité. Ils servent essentiellement en bateau pendant la navigation. Mes parents en ont sur le voilier, mon Litchi l’a porté ses 2 premiers été à Marseille et en Grèce mais vraiment, ce n’est pas pour l’avoir pour la baignade, juste pendant la navigation.

 

Non Motricité Libre et NON sécuritaire

Les bouées

Elles accentuent les risques de noyade. Celles avec une assise peuvent se retourner et bloquer l’enfant tête en bas. Celles sans assise peuvent glisser et l’enfant (on ne les trouve pas en tant que “bouée bébé”) qui ne saura pas se mettre en position sécuritaire s’épuisera et paniquera.

Pour les plus grands ( 3+ )

En phase d’apprentissage de la nage, trois produits peuvent être intéressant pour que l’enfant se fatigue moins. Mais bien garder en tête que c’est comme pour les accessoires bébé, mieux vaux s’en servir ponctuellement, sur un temps court.

On note l’aileron Swimfin (taille unique de 2 à 99 ans avec extension), la ceinture de natation, la planche de natation.

Sujet à polémique

La bouée tour de cou

Ce système fait beaucoup parler et soulève les passions. Certains trouvent ça sympa car l’enfant serait plus libre de ses mouvements, d’autres trouvent ça horrible car le bébé est suspendu par le cou. Alors verdict ? Bébé est bien immergé donc ça c’est positif. Par contre il est complètement vertical et nous avons vue plus haut que ce n’est pas une position intéressante pour apprendre à nager plus tard. De plus son champs de vision est restreins surtout si la bouée n’est pas transparent et nous n’avons pas encore d’études et de recul nécessaire concernant l‘impact de cette bouée sur les cervicales.

Foire aux questions

À partir de quel âge peut-on faire les bébés nageurs ?

Dans la plupart des piscines c’est 4 ou 6 mois, après le rappel des vaccins. Sachant que l’appellation bébé nageur ne veut pas forcément dire une séance encadrée comme un cours. Ca peut très bien être simplement un créneau réservé aux moins de 3 ans avec une eau chauffé plus que d’habitude et un espace aménagés avec des structures, des jeux etc..

Quelle température pour l’eau ?

Avant 3 ans on conseille entre 31 et 34 degrés. Au delà ils peuvent aller dans une eau de la même température qu’un adulte.

Comment allier ML, sécurité et plusieurs enfants ?

Le mieux reste les espaces pataugeoires. Mais comme décrit plus haut vous avez à votre disposition des accessoires qui vous permettront de prendre plaisir dans l’eau tout en restant en sécurité.

 

Et voilà, alors vous vous organisez comment vous ? 

4 réflexions au sujet de “Comment pratiquer une motricité libre en milieu aquatique”

  1. Bonjour ,
    Je pratique la motricité libre dans l’eau et en ce moment on entend souvent t parler de noyade sèche si un enfant boit trop la tasse info ou intox ?
    Merci pour votre article et merci pour votre réponse 😉
    Mario

    1. Bonjour, alors la noyade sèche existe bien mais ce n’est pas dû au fait de boire la tasse mais plutôt au fait de faire un aquastress (première étape de la noyade) et que l’enfant n’expulse pas toute l’eau aspirée à ce moment là. Donc si vous surveillez votre enfant vous éviterez la noyade et donc la noyade sèche 🙂

  2. Bonjour article très intéressant avant l’été !
    Une question la frite avec connecteur double c’est pour quel poids ?
    (Pour savoir si je dois me rabattre sur la bouée swimtrainer, ma petite fait 9kg)

    Merci !

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