La vie de famille

La fausse couche : 2 ans après

Aujourd’hui je vous parle d’un sujet plus intime que d’habitude.

Le 15 Janvier nous fêtions avec Mister B nos 3 ans de Pacs. Mais cette date d’anniversaire nous rappelle également un événement moins sympa : le jour de mon hospitalisation d’urgence pour un curetage venant mettre presque fin à plusieurs semaines d’une fausse couche tardive et compliquée.

J’en ai parlé sur maman gère sur un récit en 3 articles ici, ici et ici, sortez les mouchoirs, c’est pas joyeux mais 2 ans après, c’est ici que j’ai envie d’en parler pour faire un petit bilan.

Sur mon 2em article j’avais fait un petit récap des évènements du coup je le remet pour se remettre dans l’ambiance :

” Nous voilà exactement 1 mois après la prise de cytotec, nous pouvons faire un petit bilan des réjouissances.

– une FC tardive, non spontanée, suite à une grossesse non évolutive et déclenché par le cytotec à 13 SA.

– Des douleurs et saignements anormaux pendant 25 jours

– Une première infection à J15

– Une forte vascularisation : Le placenta est encore présent dans l’utérus donc un utérus qui contracte de plus en plus pour évacuer, sans succès.

– Trop de circulation sanguine donc risque de complication mais ce ne fut pas le cas

– Une tentative de curetage sans anesthésie : ratée

– Un curetage sous anesthésie générale

– Une deuxième infection avec montée de fièvre

– 5 prises de sang dont une avec le dosage BHCG ( à 54 mui le 14, avant intervention)

– Un IRM avec une perfusion à droite

– Au moins 5 médicaments différents par intra veineuse avec une perf à gauche (autant vous dire que je suis piquée de partout hein)

– J’ai vue 5 gynécologues obstétriciens avec pour le moment 6 passages au CH /urgence

Comme explication pour le moment j’ai eu :

– la grossesse non évolutive c’est 1 sur 4 pendant le 1er trimestre, “la nature est bien faite”

– les “déchets” c’est le placenta qui est resté accroché là, il est partie en analyse après le curetage

– les infections c’est parce que 25jours de saignements ça favorise les infections donc j’ai 2 anti biotiques différents et on attend au cas ou les résultats de la mise en culture.

– la fièvre c’est lié à l’infection n°2

Ce que j’ai pu apprendre des ces petites rencontres avec le milieu hospitalier :

– toujours insister pour avoir des copies des résultats et des comptes rendu (car ils savent pas communiquer dans les hôpitaux visiblement)

– toujours dire tous les symptômes que tu as même si tu vas être ridicule

– ne pas hésiter à appeler, consulter ou se rendre sur place si tu trouve que quelque chose cloche

– insister si on t’écoutes pas ou te renseignes pas assez

-oublier ta pudeur

– te méfier quand une interne (surtout si cette personne a une étiquette écrite au stylo et non un joli badge) te demande ” ça vous dérange si c’est moi qui vous pique” et qu’elle arrive peu confiante avec sa supérieur qui la coach

– ne pas hésiter à sonner ou te manifester car ils ont tendance à t’oublier ( ça m’ai arrivé 3-4 fois quand même !) “

21/12/2014
21/12/2014

Cette photo a été prise quelques heures avant de retourner au CH prendre le cytotec lors d’une balade en famille. Je ne savais qu’en faire jusque là mais ça y est, je lui ai trouvé une place et une raison d’être 🙂

Cette fausse couche de noel se sera étalé sur 1 mois et demi de saignements et complications. Point final avec la dernière écho et contrôle au bout de 2 mois. C’était long et éprouvant. Pour une première expérience de la maternité j’en garde un souvenir assez traumatisant. J’ai quand même eu un premier trimestre complet, nous étions joyeux, insouciant. La fausse couche m’a enlevé brutalement cette insouciance. Etre enceinte, avoir enfin mon bébé en bonne santé dans les bras devenait une source d’angoisse. Je n’ai pas été sereine lors de ma 2em grossesse tant que je n’a pas eu la certitude que mon bébé se développait bien en fin de 1er trimestre. 2 ans après, je reste marquée par cette expérience et je pense que le 1er trimestre d’une grossesse restera toujours une période de doute et d’incertitude pour moi. Pour dire, j’ai vraiment du mal à comprendre que d’autres femmes puissent vivre si sereinement un début de grossesse, ne pas vouloir de suivi et penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne peux pas le comprendre car même avec l’insouciance de ma 1er grossesse, j’étais quand même préparé à ce qu’il puisse se passer quelque chose les premières semaines et ne pas prendre pour acquis que bébé serait forcément là plus de 8 mois après. Même si j’en avais conscience je me suis pris une telle claque ce soir du 20 Décembre 2014 aux urgences obstétrique quand le chef de service nous a dit à demi mot que cette grossesse n’évoluait pas bien. Même avec ces termes pas clair j’ai compris desuite que c’était terminé et j’ai eu mal, très mal la nuit qui a suivi.

J’ai surtout un souvenir très traumatisant concernant la prise du cytotec. Pour rien au monde je ne voudrais avoir à revivre ça. ça m’a fait beaucoup pensé à l’IVG, un autre sujet tabou qui m’a toujours tenu à coeur. L’IVG me tient encore plus à coeur désormais car même si certaines souffrent beaucoup moins en prenant du cytotec, ça  reste une expérience traumatisante, qu’on ai choisi ou non d’arrêter une grossesse. Le protocole n’est plus le même depuis mais j’ai l’impression qu’il change régulièrement. Le fait ai que si je dois arrêter volontairement ou non une grossesse dans le future, pas moyen qu’on me fasse reprendre cette m**** et j’avoue que j’aurais encore plus de mal à prendre la décisions dans le cadre d’un IVG, qu’importe la raison de ce choix.

Je remercie dame nature de nous avoir offert une deuxième grossesse dans la foulée car l’attente aurait été vraiment dure. Je sais que beaucoup de femmes, ont du mal à retomber enceinte après une fausse couche et ça fait vraiment double peine. Mon Litchi s’est installée quelques jours après ma visite de contrôle finale et 9 mois plus tard, nous la prenions dans les bras. Quel bonheur d’avoir eu un bébé en bonne santé sans trop l’attendre juste après cette triste expérience.

Mon histoire est peu courante mais la fausse couche en général, l’est et reste un sujet assez tabou. J’ai osé en parler tout desuite autour de moi et en discutant avec des femmes de tous les âges j’ai constaté que beaucoup vivent l’expérience de la fausse couche au moins une fois dans leur vie. Les statistiques disent qu’une grossesse sur 4 termine en FC au cours du premier trimestre, ça semble tellement courant, pourquoi c’est tabou et pourquoi on ne sensibilise pas mieux les couples ?

J’avoue me dire très égoïstement qu’il y a fausse couche et fausse couche. Si elle arrive naturellement, très vite, elle reste moins traumatisante qu’une fausse couche tardive comme la mienne mais elle n’en est pas moins triste et difficile à vivre. Un conseil à celles qui passent pas là : osez en parler, ne souffrez pas en silence et ne vous sentez pas illégitime de demander de l’aide.

J’ai du marquer le personnel car lors de mon suivi de grossesse pour le Litchi on m’a dit plusieurs fois “je vous ai déjà vue non ?” “oui j’ai fais une fausse couche” “ah oui la fausse couche de noël ! félicitation pour cette nouvelle grossesse”. Voilà, voilà …

L’an dernier j’avoue ne pas y avoir pensé, nous venions d’avoir notre Litchi, on avait l’esprit ailleurs. Mais cette année j’y ai repensé à plusieurs reprises pendant les fêtes. Je voulais en parler sur le blog, j’ai traîné donc je prend le temps aujourd’hui de le faire même si l’anniversaire de l’hospitalisation ne m’a pas marquée plus que ça. Heureusement car je n’ai pas envie de déprimer tous les ans en fêtant notre anniversaire de Pacs. Je pense que c’est plus la période autour du 20 Décembre qui me fera y penser de temps en temps.

Voilà pour ce bilan 2ans après. N’hésitez pas à apporter votre témoignage en commentaire.

 

 

 

3 réflexions au sujet de “La fausse couche : 2 ans après”

  1. bonsoir
    j’ai fais une fausse couche le 28/04/2016 a 8semaines, et j’ai du faire une aspiration autrement dit une IVG. et le secrétariat qui comprend pas une grossesse arrêter et me dit c’est vous qu’il l’arrêter la grossesse ! et répondre brutalement non, je porte un bébé mort ! c’est dur de devoir ce justifier comme si rien est clair pour eux sur les papiers ! surtout que défaut de planning, j’ai gardé ce bébé mort cause arrêt cardiaque 8 jours dans mon ventre, ça va bientôt faire un an et j’y pense surtout que je ne retombe pas enceinte depuis a croire que cette ivg non désiré ma détruite dans tous les sens du terme. en tout cas, on oublie pas on vit avec et c’est top d’avoir eu un bout de chou en pleine santé après et n’ayant pas eu a attendre trop longtemps car la pour nous c’est long et toutes les questions fusent la stérilité, est ce que j’ovule toujours, est ce que l’ivg ma tuer l’utérus bref et ma gynéco quand je lui dis ma fausse couche me répond oui et alors une femme sur 4 subit une fausse couche, alors qu”on s’en fou de leur statistique on veut juste savoir pourquoi et on nous répond rien ou ça. bonne soirée

    1. et oui c’est compliqué dans notre cas c’est ni une fausse couche, ni un IVG ni un IMG donc j’ai appelé ça moi même “une fausse couche non spontanée” . Bon courage à vous, j’espère que bébé pointera le bout de son nez sous peu !

  2. Je commente tardivement cet article mais je suis tombée dessus par hazard et il me fait froid dans le dos. J’ai l’impression de lire mon histoire. Ma gyneco m’a annoncé que je faisait “une fausse couche tardive non spontanée” le 21 décembre 2015 à 14SA.Nous avions déjà une petite fille de 3 ans à l’époque donc à Noël pas le choix il faut sourire… La gynéco m’a renvoyé chez moi en me disant que ça pouvait se détacher tout seul (et oui les medecins aussi partent en vacances) et le 4 janvier 2016 elle m’admisnistrait à cette cochonnerie de Cytotec. Heureusement ma tante ne m’a pas lâcher une seconde pendant cette épreuve car là encore elle m’a dit de rentrer chez moi en attendant que cela fasse effet. Le soir j’ai voulu appeler car j’avai très mal mais il était tard et le médecin était déjà parti alors j’ai appeler les urgences et ils m’ont répondu qu’il fallait me référer aux consignes du médecin qui avait préscrit le cytotec car ils n’administraient pas la même posologie. Le 11 janvier j’y retournai pour entendre qu’il y avait des” déchêts” mais là encore il faut attendre… Le 25 elle me dit “finalement on va faire un curetage je vous envoi vers un confrère mais cela ne se fera pas avant 15 jours le temps de tout organiser”. Le lendemain j’avais rendez vous dans une clinique qui m’a prise en charge comme j’aurai dû l’être dès le départ. dans la même journée j’ai eut toute les prises de sang nécessaires au curetage, j’ai vu l’anesthésiste et on m’a dit “qu’on ne me laisserait pas commença plus lontemps” Cette phrase résonne ne core dans ma tête.. . C’est la seule chose que je voulait entendre… Le 27 janvier le cauchemar physique était terminé.
    Cela va faire 3 ans, j’ai eu une merveilleurse petite fille née en 2017 et pourtant le traumastisme d’avoir garder ce bébé mort pendant 2 semaines dans mon ventre demeure…

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