Que ce soit pour la sieste ou la nuit, quel parent au moment n’a jamais rencontré de problème concernant le sommeil de son enfant ?
C’est un sujet qui revient très régulièrement sur mon groupe Les parents bienveillants imparfaits et loin d’être une spécialiste, je voulais revenir sur le sujet en compilant les petits conseils qu’on se donne pour favoriser le sommeil de nos enfants.
Dans ce premier article, je vais vous expliquer comment fonctionne le sommeil d’un enfant de la naissance à 12 ans et le point sur quelques idées reçu.
Les rythmes de sommeil de 0 à 12 ans.
Alors déjà il faut distinguer le sommeil du nourrisson, du bébé, du bambin puis de l’enfant.
Je me suis documentée via Naitre et grandir, sommeil.org, Amélie et sommeil.univ-lyon.
1er constat, la phrase ” mon bébé ne fait pas SES nuits” n’a aucun sens. Si, si je vous promet, votre bébé fait SA nuit, pas la vôtre par contre. Un nourrisson, un bébé n’a pas le même rythme de sommeil qu’un adulte. Ainsi, c’est complètement illusoire de s’attendre à ce qu’un bébé fasse la même nuit que vous. Je vous voit venir, la voisine de la tante à Guguss elle a dit que son bébé il dormait de 20h à 8h du matin dès la naissance. Ouai ba c’est comme tout il y a des exceptions qui confirment la règle et puis d’abord, il doit bien être casse pied pour une autre raison, voilà na !
Ce que je vais noter ci-dessous est une moyenne et non une règle, pas de panique si votre enfant ne rentre pas dans les cases car pour faire une moyenne il faut aussi des extrêmes dans un sens comme dans un autre 😉
De 0 à 3 mois
Le nourrisson a des phases de sommeil en moyenne de 2 à 4 h jour comme nuit. Il n’a pas le sens inné du rythme jour/nuit et doit peu à peu se caler (vers 8 à 10 semaines de vie). Un nourrisson peut dormir 20h sur 24 la 1er semaine mais pas en continu !
Un bébé a 3 phases de sommeil : somnolence, sommeil calme et sommeil agité. Être agité dans son sommeil ne veut pas dire qu’il est réveillé.
Entre 3 et 6 mois
Le bébé dort en moyenne 16h sur 24. Certains peuvent commencer à faire de belles nuit avec des phases de sommeil de 5/6h . Mais pas tous 😉
Un réveil nocturne ne signifie pas nécessairement que bébé a faim et il peut se rendormir simplement avec un câlin ou la présence de ses parents.
De 6 à 12 mois
Concernant la sieste, jusque vers 9 mois, le bébé peut faire encore 3 siestes par jour puis plus que 2 siestes jusque vers 18 mois.
Un bébé de cet âge peut dormir en moyenne 13/15h sur 24.
Il est tout à fait normal qu’un bébé de cet âge se réveille la nuit par contre il est aussi capable de s’endormir et se rendormir seul. Un simple passage dans la chambre pour le rassurer peut suffire. N’oublions pas l’angoisse de séparation qui est une étape normale du développement et qui se constate généralement vers 8 mois.
Certains bébés ont encore besoin de boire pendant la nuit, vous pouvez toujours essayer de réduire les tétées ou les quantités passées 12 mois mais le tout graduellement et en fonction de ses besoins.
De 2 à 4 ans
L’enfant de moins de 4 ans dort en moyenne 13h sur 24 avec pour la plupart une sieste en début d’après-midi.
De 6 à 12 ans
L’enfant a besoin en moyenne de 11h de sommeil.
Entre 2 et 5 ans, l’enfant se réveille facilement entre 2 cycles de sommeil et peuvent avoir des difficultés pour gérer seul le retour au sommeil. La présence du parent peut donc être encore nécessaire dans un rôle de réassurance.
Notons que vers 6 ans il y a une diminution du temps de sommeil paradoxal au profit du sommeil lent et profond. Ainsi, à partir de 6 ans, le sommeil est beaucoup plus stable et les réveils entre 2 cycles sont rares.
En résumé, jusqu’à 6 ans, il est NORMAL que votre enfant se réveille la nuit et ai besoin de vous régulièrement ou par période. Courage, il parait qu’à l’adolescence ils dorment seuls et plus :p
Répondre aux besoins de son enfant
Avant de passer aux conseils pratiques, je voulais revenir sur des questions et mauvais arguments courants.
Laisser pleurer bébé ?
NON.
Ça c’est fait, on passe à la suite. Non je plaisante.
Les chercheurs s’entendent sur le fait que c’est durant les 3 premiers mois de vie que les bébés pleurent le plus et que ces pleurs sont les plus intenses. Il n’y a pas toujours une cause disons “objective”, c’est sa façon de s’exprimer et les parents n’ont pas à douter de leur compétence car pleurer est simplement normal. Par contre, il est indispensable de répondre au besoin de son enfant, le rassurer, être présent en cas de pleurs.
Certains chercheurs affirment que chaque besoin correspond à un pleur, d’autres disent et je suis plutôt d’accord avec ça que c’est simplement le son et l’intensité qui définit la détresse ou non de l’enfant. Passé 3 mois, le bébé commence à développer davantage ses habiletés sociales et le parent arrive petit à petit à comprendre les expressions de son bébé pour manifester la faim, la douleur, l’inconfort, le manque, la fatigue …
Pour moi il y a au final 3 pleurs : le pleur de détresse, le pleur de décharge et le fait de manifester son mécontentement (râler). Le bébé ne cherche JAMAIS à manipuler son parent ou l’adulte qui s’occupe de lui, il n’en a pas les capacités intellectuelles, il exprime un besoin et notre rôle à nous est d’y répondre. Si on arrête de répondre à ses appels, il va simplement arrêter d’exprimer ses besoins. Alors oui ça a le mérite d’être efficace mais c’est néfaste pour son développement. Être à l’écoute et répondre aux besoins de son enfant est plus contraignant mais plus bénéfique sur le long terme. Un enfant qui se sent écouté et en confiance va du coup davantage s’exprimer et laisser libre cours à ses émotions pour apprendre progressivement et avec votre aide à les connaitre, les comprendre et les appréhender sereinement.
Pour en revenir à ma vision des pleurs :
– un pleur de détresse on y répond au plus vite
– un pleur de décharge on accompagne le bébé et l’enfant par sa présence et son réconfort
– un pleur de mécontentement ou le fait de râler, on explique à l’enfant qu’il a le droit de manifester sa colère, son mécontentement, sa frustration, on accompagne par sa présence ou son réconfort si cela monte en intensité mais si l’enfant râle simplement dans son lit (ou sur une période d’éveil pendant un temps de jeu par exemple), pas besoin de se précipiter, ce n’est pas forcément une cause de stress et c’est normal, l’enfant doit apprendre aussi à se débrouiller seul et surmonter les obstacles. Mais je le répète, si le pleur devient de la détresse, on intervient systématiquement.
Je vous laisse avec le Dc Gueguen pour répondre en image à la question : faut-il laisser pleurer bébé la nuit (comme le jour).
Le dressage au sommeil
Je ne vais pas m’attarder sur le sujet car j’y ai au final répondu par rapport aux pleurs. La méthode du 5-10-15 est une absurdité. Le bébé n’a pas la notion du temps, qu’il pleure 5 min ou 20 pour lui c’est la même détresse et plus il pleure, plus il stresse son organisme et son cerveau. Si vous ne répondez pas à son besoin il va simplement arrêter de l’exprimer mais son besoin, il sera toujours là …
Je vous laisse lire l’article de Oumni materne sur les conséquences du dressage au sommeil car elle a résumé en français les résultats d’une étude récente et globale sur le sujet.
Il y a également un super groupe sur Facebook avec un blog rattaché que je vous conseille : Mon bébé ne fait pas ses nuits et je suis là pour lui (ps: le groupe semble avoir disparu ?! ). Sur cet article est listé un tas d’articles sur le sujet des pleurs et du dressage au sommeil donc si vous voulez un peu de lecture, faites vous plaisir !
Le cododo
Le cododo fait désormais parti des préconisations de l’OMS pour les 6 premiers mois. Partager la même chambre (et pas forcément lit) permet de réduire les risques de MSN et favorise le sommeil de tout le monde.
Je vous laisse lire ou relire mon article sur Quelques conseils pour un cododo réussi.
Concernant mon retour d’expérience, je vous en ai déjà parlé ici : Litchi, le cododo et nous.
Pour moi le cododo c’est un indispensable quand bébé n’a pas des longues phases de sommeil et des réveils fréquents notamment dans la cadre d’un allaitement. Le cododo c’est de l’économie d’énergie pour les parents et un sommeil plus serein pour l’enfant. Le cododo ce n’est pas forcément dormir dans le même lit de la naissance à …. Disons 3 ans pour être optimiste mais ça peut être avoir un berceau ou un lit cododo pour les premiers mois , un lit en 160 ou plus pour la suite ou simplement avoir un lit d’appoint dans la chambre des parents quand l’enfant a des périodes de sommeils plus compliqué. Pour moi quand l’enfant commence à faire de belles nuits, les périodes ou on revient au cododo sont des phases. Promis, le cododo ne dure pas toute la vie et à vous de trouver l’organisation et les compromis à faire pour que ça convienne à toute la famille.
Les mauvaises habitudes
Mettre en place un rituel du coucher et d’endormissement est important.
Vers 6 mois, les périodes d’éveil et de sommeils sont de plus en plus prévisibles et stables, n’hésitez pas à mettre en place des rituels de coucher et d’endormissement. Vous commencez à bien connaitre votre bébé mais rassurez-vous, une habitude qu’il aura à tel ou tel âge pourra évoluer X fois. Ainsi l’argument “mais tu lui donnes/il prend une mauvaise habitude” est assez fausse. Déjà es ce que par exemple câliner son enfant qui a besoin d’être rassuré pour qu’il s’endorme est une mauvaise habitude ? Personnellement je préfère m’endormir dans les bras de la personne que j’aime encore à 28 ans et pour autant je ne trouve pas que ce soit une mauvaise habitude 😉
Faites-vous confiance, vous connaissez votre bébé, votre enfant donc si vous êtes à l’aise avec telle ou telle pratique et que ça permet d’avoir une nuit et une journée plus sereine à la maison, faites ! Ne changez l’habitude que si ça ne convient plus à vous ou votre enfant.
Un enfant rassuré, câliné va construire sa sécurité intérieure et affective, il n’en sera que plus autonome et serein plus tard.
Rassurez-vous également, un bébé ou un enfant qui a telle habitude avec vous, en aura probablement une autre avec les autres membres de votre famille ou la personne qui l’aura en garde. Ainsi, si votre bébé ne s’endort qu’au sein et qu’il va être gardé par quelqu’un d’autre ne vous inquiétez pas, cette personne qu’elle qu’elle soit trouvera bien une autre solution et votre bébé s’adaptera également.
Allez, on se retrouve dans un prochain article pour les conseils pratiques 😉