Parlons sensibilité , hypersensibilité , insensibilité , parlons de MA sensibilité.
Dans mon esprit, être sensible c’est bien, être hypersensible, c’est être faible. Et ce jugement, cette crainte et en fait, cette injonction “je ne suis pas hypersensible = je ne suis pas faible” m’a empêché de m’accepter telle que je suis, ça a poussé mon mécanisme de défense à s’enfoncer dans le déni. Le problème c’est que quand on ne se comprend pas et quand on ne veut pas voir la vérité, celle-ci ne cesse de se débattre pour se faire entendre.
Même en ayant la reconnaissance de mon côté neuro atypique, je bloque toujours sur la partie hypersensibilité. J’ai du mal à me renseigner sur le sujet et j’ai toujours du mal à utiliser le mot. Je ne me reconnais pas dans l’hypersensibilité alors il doit y avoir une erreur quelque part.
Mais comme toujours, pourquoi vouloir rentrer dans des cases ? le soucis avec le Haut Potentiel c’est que la plupart des écrits sont fait par des HP, qui parlent de leur expérience, leur vécu, leur ressenti. Il en est de même avec l’hypersensibilité. Du coup, quand on fonctionne différemment, on ne comprend pas pourquoi on ne rentre pas dans la case et puis, dans mon cas, on a même pas envie d’y rentrer dans cette case là.
Alors je n’ai pas envie de vous parler d’hypersensibilité, j’ai envie de vous parler de MA sensibilité. Celle qui m’appartient, celle qui correspond à ma personnalité, à mon vécu, mon ressenti. Vous allez vous dire que du coup, je fais exactement la même chose que tous les écrits sur le HP et l’hypersensibilité, je vous donne ma version, oui oui, je vous le confirme, c’est simplement mon prisme.
Forte et fragile à la fois, je n’arrête pas de me le répéter en boucle et même de l’écrire dans mes articles. Je n’arrête pas non plus de dire que je suis un bulldozer , que quand ça va mal, je fonce tête baissé. Je parle de force et de faiblesse, d’émotion et de contrôle.
Le contrôle … Je creuse à nouveau ce sujet, il revient dans toutes mes thérapies depuis 10 ans. ” J’ai un problème de contrôle, je le sais”.
Je veux contrôler mon univers, mon corps, mes émotions. Je les contrôle tellement que ces émotions, elles explosent comme une cocotte minute, quand je le veux bien, ou sans avoir rien demandé à personne.
Je suis sensible
Oui je suis sensible, complètement.
Je suis attentive au monde qui m’entoure, je m’attache sur des détails, je perçois des choses que personne n’a vue.
Je ressent des émotions fortes, l’amour, la tristesse, l’anxiété, la peur. J’ai découvert la colère sur le tard.
Certains faits me bouleversent. Les conflits en général, l’abandon , le manque de respect et la trahison. Rien d’anormal là dedans mais par exemple, si l’idée de cet article m’ai venu c’est parce qu’hier j’ai réagit très violemment à un fait peut être anodin mais qui moi m’a bouleversé. Qu’une personne de mon entourage puisse tenir un discours haineux publiquement et sur un sujet qui me touche personnellement par rapport à mon histoire, je ne le supporte pas. Savoir qu’une personne autour de moi puisse utiliser mes peurs, mes peines et les retourner potentiellement contre moi, c’est quelque chose qui me submerge instantanément. Je tremble, je suis incapable d’agir, de parler, de faire quoi que ce soit, juste, c’est trop, on a touché une corde sensible dans un moment ou je peux être vulnérable, ça me submerge. Je perd pied.
Quand je pleure, je ne fais pas semblant. Je pleure à gros sanglot, ma vision se trouble, je ne peux plus parler, je n’entend plus rien, je suis ailleurs. au lycée avec ma meilleure amie, quand on avait un chagrin d’amour on se disait “j’ai fait mon pourquoiiiiiiii” et on savait que ça correspondait à mettre de la musique forte, être à genoux au milieu de notre chambre, pleurer toutes les larmes de son corps et crier dans un coussin ” pourquoiiiiiiii”. Pathétique mais j’en suis toujours là ! Longtemps la colère ne pouvait s’exprimer autrement que par des pleurs, impossible de se disputer avec moi, je fond en larmes. J’ai appris à m’autoriser la colère et à l’extérioriser mais c’est récent.
Je suis hyper bon public. Je rie, je pleure, je pleure, je rie devant un film, en écoutant une chanson, devant un spectacle, une œuvre d’art. Un exemple qui me fait sourire c’est avec Desesperate Housewife, je passais du rire au larme dans un même épisode. J’aime pleurer devant un film autant que j’aime rire. Ce sont des émotions fortes mais qui ne me concernent pas alors c’est un parfait exutoire. Je raconte qu’après ma fausse couche, il y a eu les attentats de Charlie Hebdo, j’ai regardé les informations comme un feuilleton télévisé, j’ai pleuré, pleuré. C’était un parfait exutoire, le malheur des autres m’atteins souvent plus que le mien.
S’il y a bien une chose qui me fait monter les larmes d’une puissance, c’est quand il y a une hymne nationale ( ça fait hyper patriotique je vous l’accorde ). Il faut s’imaginer dans un très grand gymnase, les gradins pleins, une année de travail à 10h d’entrainement par semaine, la moitié des vacances, les souffrances, la fatigue, les mouvements répétitifs, les joies, les peines. Et tu es là, presque toute nue dans ton justaucorps, avec ta petite peluche porte bonheur, tu défiles sur le praticable avec des inconnus puis tu t’arrêtes et tu lèves la tête vers le public, bien plus haut que toi. On se sent minuscule sur le praticable d’un gymnase, surtout celui d’une finale des championnats de France car c’est plus un palais omnisport qu’un gymnase d’entrainement. Et puis là, la sono à fond, tu as l’hymne nationale et le son fait des boom boom à l’intérieur de ton corps. Tu te sent minuscule et en même temps, t’es le centre du monde. Je pense que tout le monde ressent une émotion forte à ce moment là non ? Et bien moi du coup, je ressent la même chose à la moindre manifestation quand il y a une remise de diplôme, de prix ou un truc qui y ressemble et qu’on lance une musique même à la TV ou à la radio. Quand on rend hommage à quelqu’un , ce silence et la musique qui monte en puissance, mon dieu que c’est une émotion puissante que j’adore ressentir, ça me submerge à chaque fois. Imaginez que maintenant ça me fait ça même quand ma fille chante avec la chorale de l’école au spectacle de Noel !
Je suis émétophobe (phobie de vomir) et hématophobe (phobie du sang) depuis que j’ai 6-8 ans. La première fois que j’ai fait un malaise, c’était en regardant buffy contre les vampires avec mes parents, quand Angel mord Buffy et qu’un filet de sang coule le long de son cou. Je suis devenu blanche, la tête qui tourne et mes parents ont du paniquer légèrement l’espace d’un instant ! Je me souviens également supplier ma mère en hurlant quand j’avais mal au cœur parce que fais des crises d’angoisse à chaque fois que j’ai la nausée. Evidemment, j’ai, cette année là où tout a commencé, eu 8 gastros d’affilé. Le médecin m’a dit ” encore une et on va devoir faire des examens supplémentaires”. Ca s’est arrêté desuite … Si je ne boie pas, enfin peu d’alcool, si je ne mangeais pas trop gras, trop sucré quand j’étais plus jeune c’est surtout par rapport à ça. Si de la viande me semble plus de première fraicheur, s’il y a une nervure qui me dérange, je ne touche plus à mon assiette. Une odeur qui me dérange, je ne peux plus manger. Rien que l’odeur du SMECTA et j’ai un haut le cœur. Si quelqu’un est malade pas loin de moi, j’ai mal au cœur casi instantanément, rien qu’entendre le bruit d’un vomissement dans un film et c’est terminé, je me rend malade alors imaginez si j’ai l’odeur … Je vais donc devenir une psychopathe et me laver les mains 15 fois, instaurer un périmètre de sécurité, me boucher le nez, fermer les yeux. Tu es malade ? Tu n’existe plus à mes yeux ! Je plaisante, devenir maman m’a montré à quel point on peut se dépasser par amour et dévotion maternelle. Vous ne me verrez jamais “trop” boire, mon cerveau me met en off très vite et je m’endors. Je ne sais pas roter, physiologiquement, réellement, j’en suis incapable. Je ne vomie casi jamais, mon corps s’est habitué à évacuer autrement mais je vais m’arrêter, je pense que vous avez saisi l’idée. J’ai fait une thérapie à 20 ans de reprogrammation des mouvements oculaires, ça a fait des miracles. Pour l’émétophobie, maintenant, je gère. Concernant le sang c’est plus compliqué. J’ai opéré moi même avec les années un procédé de désensibilisation. C’est assez précis ce qui me provoque un malaise mais des fois ça peut ne rien me faire, d’autres fois, quelque chose de moins violent, moins puissant, va quand même me faire partir en malaise. Ca a tendance à faire rire mes amis, surtout ado, vous imaginez bien, Estelle la sensible qui tombe dans les pommes devant un film de Will Smith dans le Bus pour un voyage scolaire en Espagne. Estelle c’est celle qui fait un malaise en LISANT la scène d’accouchemment de Bella dans Twilight … J’ai fait un malaise en entendant de loin un épisode de game of trone avec Mister B, même avec de la musique dans les oreilles en étant concentré sur mon écran à moi, c’est juste impossible. J’ai appris à tourner la tête dès que ça se corse, me boucher les oreilles et reconstituer l’histoire dans ma tête, rien qu’avec les dialogues pour quand même pouvoir suivre. Mister B me racontait en version censuré les scènes et me disait quand je pouvais sortir de ma torpeur, on avait trouvé notre équilibre et puis c’est lui qui avait la responsabilité de choisir les séries et films qu’on allait voir. Mission qu’il prenait très à cœur en regardant bande d’annonce, articles, critiques etc pour chaque choix.
Je ne supporte pas les bruits à répétition. Mettez une horloge dans la pièce ou je dois dormir et je pete un câble. True story, ce fut le cas en dormant chez mon copain la veille du BAC, j’ai terminé par enrouler la dite horloge dans une serviette et la cacher au fin fond d’un placard de la salle de bain, à l’opposé de la chambre. Imaginez quelqu’un qui ronfle, je passerais une nuit blanche si c’est un inconnu, si je connais la personne, j’irais lui boucher le nez, la secouer, faire du bruit puis courir me cacher sous la couette et l’oreiller pour m’endormir avant que ça reprenne. Si tu tapes avec ton stylo ou du pied pendant que j’essaie de me concentrer sur un cours ou un travail, je vais te maudire, prendre sur moi et finir par te crier dessus ou au mieux à te supplier d’arrêter ça desuite. Le pire, c’est que je bat des jambes moi même quand je suis stressé, énervé, sous pression. Et oui, ça m’auto énerve.
Je ne peux pas me concentrer s’il y a du bruit ou une distraction. S’il y a la TV d’allumé, oubliez moi, je vais m’assoir devant ou fixer au loin et ne plus décrocher. Je dois faire un réel gros effort pour rester focus s’il y a une vidéo qui tourne à portée de vue.
Je suis très réactive aux médicaments , anesthésies etc. La péridurale fut la meilleure drogue de ma vie et elle a été hyper bien dosé car j’ai pu tout sentir. Une anesthésie générale je vais mettre des semaines à m’en remettre, idem pour un anti douleur puissant. J’ai été sous calmant pour Burn-out deux fois, je deviens un zombie et je suis toujours autant stressée.
Je suis sensible niveau santé, je ressent tout ce qu’il se passe dans mon corps. J’ai toujours des questions improbables pour mes parents concernant une douleur là ou là. J’ai su pour mes 3 grossesses très, très vite, pour la 1 et 3 surtout, avant même de pouvoir faire le test. On m’a dit que c’est parce que je suis une sportive, j’ai l’habitude d’être à l’écoute de mon corps. Je préfère ça à hypocondriaque ou chochotte car par contre, je sais que j’ai mal mais j’ai une très bonne résistance à la douleur. Quand j’ai eu ma pyélonéphrite, l’an dernier, le lendemain j’étais au travail avec mon tabouret car je tenais pas debout plus de 2min sans avoir un vertige. 1h après mon accouchement je me levais sous péridurale pour aller faire le transfert en chambre. J’ai organisé et géré seule les 2 ans de ma fille avec une cote fêlée. J’ai fait des compétitions avec moultes blessures de guerre , j’ai casi jamais loupé un entrainement même avec une atèle, à cloche pied ou avec un seul bras valide. Bref, je suis une warrior mais sensible haha.
Je suis insensible
Je suis une warrior. La faiblesse n’est pas une option, sans nul doute grâce ou à cause du sport et de mon éducation. Je suis une battante. Je le sais, vous le savez, c’est toujours très gentil à entendre mais ça me semble être la normalité dans mon monde à moi.
Je ne suis pas la meilleure personne à aller voir si vous perdez un de vos proches. Je suis globalement insensible face à la mort. Je n’ai casi jamais pleuré aux enterrements, sauf quand ils mettent de la musique qui brise le silence bordel, je l’ai expliqué plus haut, c’est même pas par tristesse. Je suis particulièrement insensible quand c’est une personne âgée. Je m’attendais à perdre mes grands parents, je n’ai pas pleuré, c’est le cycle de la vie. Quand j’ai reçu des appels terribles, de suicide autour de moi, amis, famille. Je n’ai pas pleuré, une fois même, je ne sais pas pourquoi mais je le savais avant même de décrocher et j’ai simplement répondu “ok” à mes parents. Je pleure plus quand ça ne me concerne pas, quand c’est fictif mais qu’il y a l’environnement visuel et sonore qui fait pleurer dans les chaumières que quand un drame arrive autour de moi.
Je ne dis pas “Je t’aime”, jamais dit à mes parents, à mes frères et sœurs non plus, encore moins à mes amis. Je les aime fort hein, mais je suis incapable de le dire de but en blanc. Ce sont les actes qui parlent et puis j’écris. Je ne fais clairement pas dans le déballage de sentiment pour ma famille et mes amis mais je sais écrire donc des fois, sorti de nul part, quelqu’un aura une jolie preuve d’amour ou d’affection mais pas directement et ça fait BOOM dans leur cœur en général. Puis je serais toujours là, le jour ou quelqu’un aura besoin de moi. Je sais qu’ils le savent, ils me connaissent. Par contre je dit je t’aime aux hommes bien plus facilement ! Je suis une hyper amoureuse, je l’ai déjà dit, quand j’aime un jour c’est pour toujours. Ma fille je me suis “forcée” à le verbaliser pour justement ne pas tomber dans ce blocage. Vous savez, je crois que mes plus belles déclarations d’amour pour Mister B, il aura pu les lire ici et sans nul doute, un peu trop tard. Il en est de même pour le déballage des émotions.
Mes amis ne savent pas ce que je ressent, quand je les voit, je n’ai pas envie de parler de ce qui ne va pas, surtout de vive voix. Si tu veux savoir ce qu’il y a au fond de mon coeur vient me lire. Du coup maintenant j’ose d’autant plus partager mes écrits sur mes réseaux perso et puis si j’ai quelque chose à dire à quelqu’un et que ça va me toucher, ce sera forcément par écrit.
De toute façon quand j’ai un gros coup dur dans ma vie, je me ferme, j’en parle froidement si on me pose des questions, sans soucis, sans émotion et puis je trace ma route. La plus grande preuve est je pense les articles que j’ai pu écrire juste après ma séparation notamment sur l’IVG. Quand je me relie, je trouve ça hallucinant le recul que j’ai pu avoir seulement 15 jours après l’impact. La nuit où il m’a quitté, j’ai déroulé le plan en fixant le mur “alors on va faire ça, ça comme si, comme ça”. Mister B ne comprenait pas lui même mon côté stoïque alors qu’il était lui même bouleversé de sa propre décision. Puis j’ai failli perdre mon père en Janvier. Quand ma mère est venue me chercher en pleine nuit avec les pompiers pour me prévenir qu’ils partaient aux urgences, j’ai rien capté, pas réagit. Puis les jours qui ont suivi non plus en fait, j’ai continué ma vie, donné des nouvelles aux gens avec un grand sourire, passé du temps à son chevet, attendu les résultats puis j’ai craqué quand tous les autres étaient eux rassurés.
MA sensibilité
Forte de cette dualité, je ne comprenais donc pas pourquoi je pouvais être à la fois sensible et insensible.
Pourtant, l’an dernier, j’ai fait une rencontre bouleversante dans ma vie sentimentale. J’en parle quasiment pas tout simplement parce qu’il n’y a pas d’histoire et parce qu’il est mon petit coin à pars. Je peux simplement dire que c’est le genre de rencontre qui bouleverse. Pour en revenir au sujet, j’ai rencontré un Hypersensible en apparence insensible. Je le sais parce qu’il me l’a raconté et que j’ai appris à lire entre les lignes avec le temps, sinon ça ne transparait clairement pas au premier abord. Mécanisme de défense bonjour. Un mur, le genre qui te gosthe en un claquement de doigt, qui fixe des règles, n’en démords pas, le genre qui fait un pas en avant 15 en arrière. La porte blindé derrière 4 grilles avec des pics et des armes braqués sur toi, arme qu’il utilise contre toi à la moindre occasion mais pourtant, il est toujours là. Le genre d’énigme qui vient m’empêcher de dormir. Zut, en fait j’en parle, on va arrêter là. L’essentiel à savoir là dedans c’est que j’ai découvert il y a un moment qu’une personne hypersensible peut développer un mécanisme de défense si puissant qu’il en devient en apparence insensible, tout simplement pour se protéger, pour ne pas s’exposer à la souffrance. Ne plus supporter le trop plein d’émotions et donc de ne plus vouloir en ressentir. Une fois que tu as compris ça, on peut utiliser toutes les armes de destruction massive, tu mets un gilet pare-balle et toi aussi, tu peux jouer à ce jeu là.
Bien qu’ayant cet exemple là, c’est très, très récemment que j’ai compris le pourquoi de mon insensibilité. En fait, quand une émotion est trop forte pour moi, je ne suis simplement pas en capacité de la traiter sur le moment alors je me coupe de toute émotion, je range ça dans un tiroir et je l’ouvre plus tard. Des fois le tiroir s’ouvre tout seul dans des moments ou je peux évacuer, d’autres fois, c’est moi qui pousse la porte d’un spécialiste, pour traiter les informations dans les tiroirs que j’avais bien fermé.
J’ai deux méthodes pour me couper de mes émotions négatives de manière consciente. Quand je ne suis pas en capacité de traiter une émotions je la range dans un tiroir, ok mais j’ai deux moments dans mon quotidien où je peux ne penser à rien et me couper des émotions négatives : me plonger dans un film ou le sexe. Globalement, si je me lance dans un marathon de l’un ou de l’autre, c’est qu’il y a un soucis. Mais de toute façon, si je le fais, c’est que je ne suis pas capable de faire autrement. Quand je ne vais pas bien, je suis comme hors de mon corps, en bug. Je suis là sans être là, mode automatique activé et si je veux rester dans cet état de zombie, quand je n’ai plus ma fille à gérer, il faut que j’occupe mon esprit : les écrans ou le sexe, seuls moyens de tout couper.
J’ai découvert aussi que je suis incapable de fixer quelqu’un dans les yeux tant qu’une relation de confiance ne s’est pas installé. Quand je ne te connais pas, je te parle en regardant à côté ou droit devant moi, le corps peut même être complètement orienté ailleurs que vers toi. Si je suis trop émotive, je vais également fuir du regard. Je ne pourrais pas me disputer en te fixant droit dans les yeux, pleurer non plus, de toute façon je n’y voit rien dans ces moments là. Dans mon inconscient et je sais d’où ca vient dans mon enfance, j’ai assimilé le fait que de plonger son regard dans le mien, c’était lire en moi comme dans un livre ouvert et puis c’était la porte ouverte à mon attachement. Si tu arrives à capter mon regards, je risque de fondre sur place (si tu es un homme un minimum attirant, entendons nous). Du coup, depuis je m’entraine à reprendre le contrôle là dessus. Je peux regarder les gens sans qu’il ne se passe rien tout simplement parce que c’est moi qui décide de ce qu’on peut lire en moi et ce que je peux laisser sortir. C’est un sentiment très agréable que de moins craindre le regard de l’autre en fait.
J’ai découvert également que je suis une véritable éponge émotionnelle. J’attire à moi les confessions, c’est pas un scoop, j’ai toujours fait parler les gens. Mais je me suis rendue compte qu’avec le temps, je me suis appropriée des histoires qui ne m’appartenais pas et puis toutes ces émotions pesantes et négatives, je les garde et elles viennent s’accumuler en plus des miennes.
Une autre rencontre bouleversante que j’ai faite il y a quelques mois, appelons le le sorcier et je vous en ai parlé dans mon dernier article, m’a dit avec quelques phrases si justes, des choses qui ont cheminé en moi et qui ont eu un réel impact positif. Ce dont je voudrais vous parler aujourd’hui, c’est qu’il m’a conseillé de …. parler aux arbres. Ca m’a toujours fait beaucoup rire ce délire là et au final, je commence à découvrir un univers qui me plait bien. J’y vais à tâtons mais à partir du moment ou cela fonctionne et fait sens, pourquoi s’en priver. Donc, j’annonce officiellement que j’ai mes coins ressource dans la nature: la mer, un rocher, un arbre. Des petits coins à pars ou je peux venir y déposer ce qui n’est pas à moi. J’ai aussi un coffre mental, exercice fait en EMDR, dans lequel je dépose quand je veux, ce qui me perturbe. Les accords toltèques que je redécouvre dans le cadre du 2nd, livre sur les relations m’apportent beaucoup. Je suis beaucoup plus en paix depuis que “je ne prends pas les choses personnellement” et évite de “faire des suppositions”.
En définitive, avec le temps, j’ai appris à contrôler mon hypersensibilité. Il y a encore beaucoup de travail à faire et notamment sur comment évacuer tout ce que j’encaisse et range dans des tiroirs. J’ai encore besoin d’outils, je ne vais donc pas arrêter la thérapie desuite mais j’ai tellement appris sur moi ces derniers temps. Parfois la vie sème des indices, place des évènements, des gens sur notre chemin pour nous faire réagir, à nous d’ouvrir les yeux puis d’apprendre à devenir rivière pour que tout coule sur nous.
PS : si vous avez eu le courage de tout lire, bravo, je crois que l’essentiel pour moi était de vider mon sac, encore une fois. Merci à vous chers lecteurs, d’être mon exutoire.