La vie de famille

Et si je n’étais plus là

Et si il m’arrivait quelque chose et que ma famille devait continuer à vivre sans moi. Voilà l’objet du jour , pas très joyeux je vous l’accorde …

Ce matin en prenant la route très , très tôt pour prendre le bus (à 4h du matin précisément ) j’ai pensé à ma grande peur depuis la naissance de ma fille et j’ai eu envie de vous en parler.

Je suis du genre à toujours penser au pire , à toutes les possibilitées par rapport à une situation. Ça me permet de me préparer psychologiquement et si la situation se présente , je suis plutôt calme, j’ai déjà tout prévu donc je passe en pilote automatique et je suis dans l’action.

Depuis que je suis petite j’ai un seul et casi unique sujet de cauchemar, les cambrioleurs. C’est bête mais vraiment, c’est ma grande peur nocturne. Je me couche jamais côté porte et je vérifie TOUJOURS que toutes les portes soient fermées avant de me coucher. J’ai d’ailleurs fait une thérapie à ce sujet en même temps que pour mes deux autres sympathiques phobies, je suis émetophobe et hematophobe (phobie de vomir et du sang). Tout est lié, j’ai un léger soucis de contrôle , je ne supporte pas perdre le contrôle sur les évènements. Pas pour rien que j’ai une légère tendance à prendre le leadership 😀 . En gros je ne supporte pas ne pas pouvoir contrôler ce qui sort ou rentre en moi (j’ai aussi très peur du viol mais ça à la limite c’est courant en tant que femme d’avoir cette peur hein…). Et oui, j’ai paniqué à l’accouchement quand les contractions étaient telles que mon corps poussait tout seul, j’ai fait un gros blocage à ce moment là . Bref je m’égare,c’est pas du tout de ça que je voulais vous parler , stop la thérapie 😀

S’est ajoutée à cette peur du cambriolage , la peur des attentats. Charlie Hebdo en plein dans ma fausse couche interminable , ceux du 13 janvier en sortant de la maternité avec mon Litchi (faites gaffe, le jour où j’annonce ma grossesse, restez planqués autour de la DPA … #humournoir ). Puis le 14 juillet quand il se passait ce qu’il se passait à Nice, j’étais justement en train d’imaginer en allant voir le feu d’artifice de chez moi que ce serait un carnage si quelqu’un faisait un attentat à ce moment là (le jour où je visualise un autre attentat ,j’appelle BFM promis 😉 ).

Donc depuis la naissance de ma fille, ma plus grande peur c’est qu’il m’arrive quelque chose , que je meure et que mon homme et ma fille aient à vivre sans moi (mon chien devrait survivre lui ça va ). Très égocentrique comme délire vous constaterez. J’ai également peur qu’il arrive quelque chose à mon homme, à ma fille , à mes parents etc mais ça c’est de toujours, comme je l’ai dit plus haut. Quand l’homme part en déplacement j’ai besoin d’un message à son arrivée et notre code d’honneur c’est de toujours s’envoyer au moins un message en allant se coucher quand on est pas ensembles. Pour mes parents et autres membres de ma famille, j’ai toujours un coup de stresse quand on m’appelle à une heure non habituelle. D’ailleurs, le matin de la fête des pères, quand mon père m’a appelé, une partie de moi savait déjà pour ma grand-mère.

Perdre sa maman, c’est un deuil impossible. Ma mère a perdu la sienne à 18ans , mon père, à 95 ans et quelque soit l’âge et la situation, c’est un deuil impossible. Alors j’ai cette pression au dessus de ma tête depuis que j’ai ma fille : tu n’as pas le droit de mourir. C’est comme ça, c’est pas une option envisageable. C’était vraiment très pesant pour moi pendant plus d’un an avec l’allaitement. Mon Litchi était très fusionnelle et rester avec son papa c’était déjà compliqué alors imaginer que je sois seulement hospitalisée quelques jours c’était la fin du monde dans ma tête. Je ne m’autorisais donc pas à être malade et encore moins à mourir. Ste pression … Puis vers 1ans elle a commencé la crèche , a accepter des biberons et à 2ans je suis partie pour la première fois une nuit (et même 2 direct ) sans elle et … Ça s’est bien passé ! (Puis fin de l’allaitement dans la foulée). Depuis je souffle un peu, je suis plus sereine MAIS la peur qu’il m’arrive quelque chose est toujours présente.

Alors je fais des trucs con avant de partir. Quand j’ai à m’abstenter plus d’une journée je fais comme si je pouvais ne jamais revenir. Je lui met des petits messages sur son Ocarina, j’ai des grandes discussions en amont déjà pour la préparer à mon départ et puis pour caser quelques petites choses si jamais. Je la serre fort dans mes bras et lui fait pleins de bisous au cas où ce soit la dernière fois et puis pareil à Mister B sauf que j’assume pas et j’en fais pas des caisses avec lui 😀 . Je peux laisser un petit mot sur la table aussi où dans le lit. Le ménage est fait, les courses, le linge bref je peux partir sereine.

J’ai d’abord peur de l’accident de voiture car statistiquement et chronologiquement parlant c’est quand même le plus probable en France, en 2018. Puis si je vais sur Paris j’ai vraiment cette peur des attentats. Elle est irrationnelle, elle m’énerve car je supporte pas avoir cette peur débile car j’ai plus de risques de mourir d’un cancer que zigouillée par un abrutis avec une calash ou une ceinture d’explosif mais c’est comme ça. Merci les infos , merci la psychose autour des attentats : j’ai peur . J’ai peur à Paris dans la rue mais surtout dans les transports en commun. J’ai peur dans les gares , j’ai peur dans les rassemblements (oui j’ai imaginé à comment je pourrais fuir si un taré entrait sur la péniche aux efluent Mum pour faire une rasia de blogueuses maternité ). Je me sentais plutôt en sécurité dans mon boui-boui du nord de la France mais plus maintenant , j’ai lu qu’il y avait eu des arrestestations même chez moi bordel de nouille et depuis , même chez les chtit, j’ai peur …

En plus de la peur de mourir et de laisser d’abord ma fille, mon bébé d’amour sans sa maman puis de mon homme sans sa compagne, j’ai cette aprehension de comment les gens vont être mis au courant. Comment ma famille , mes amis plus ou moins proches pourraient l’apprendre. Comment mes lecteurs pourraient l’apprendre. Comment ça se passerait mon blog , mes RS , mes groupes si je n’étais plus là . Oui j’y pense , c’est con mais j’y pense.

Comme ça vous savez, s’il m’arrive quelque chose un jour, je veux que la terre entière soit au courant dans la journée sait on jamais qu’il faudrait un nouvel ordre mondial pour survivre à une vie sans Mme Estelle Baby’mat 😀

Bon et sinon, rassurez moi, vous y pensez vous aussi où je suis complètement timbrée ?

Sur ce le bus arrive à la gare routière à Paris … Joie !

2 réflexions au sujet de “Et si je n’étais plus là”

  1. Je me suis reconnue dans ton texte. J’étais enceinte au moment des attentats du 13 novembre, mais bizarrement je n’ai pas ressenti de peur à ce moment (pourtant j’habite pas très loin d’un des lieux touché). L’angoisse est venue quand j’ai mis le petit sumo à la crèche : voir les affiches vigi-pirates, entendre parler des exercices d’évacuation en cas d’attaque dans les écoles, les intrusions dans la crèche.
    J’ai peur aussi des accidents de voitures, et je ne parle même pas des accidents d’avions.
    Bref, j’ai besoin d’une thérapie je crois…

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