La vie de famille

Cette mère parfaite que je ne suis pas 

La mère parfaite, la mauvaise mère et moi.

Faire part de naissance du Litchi

C’est un article que j’ai envie d’écrire depuis 2ans en fait. J’y pense, j’y pense et puis j’ose pas. Peur du jugement,  peur d’être maladroite. Et puis ce soir dans mon bus pour Paris je me lance. Aléa jacta es

Avant d’être maman

J’ai toujours rêvé d’être maman. En maternelle quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard je répondais  “maîtresse maman“. Plus de 20 ans plus tard je constate que mon travail s’en rapproche pas mal en fait 🙂

J’ai toujours voulu être maman jeune puis moins jeune (donc avoir pas mal d’écart entre mes deux enfants, ou plus). Un copier collé de mon modèle maternel en fait ! J’ai imaginé avoir des enfants avec plusieurs personnes mais sans vraiment le visualiser. Je m’imaginais limite plus facilement maman solo. Puis j’ai rencontré l’homme et j’ai envie de dire, c’est le bon quand on ne se pose jamais la question justement ! L’envi de fonder une famille à explosé quand je me suis éloignée géographiquement de la mienne en arrivant dans le nord. Il a fallu convaincre l’homme, ce grand trouillard du changement, de se lancer et quelques mois plus tard, j’étais enceinte. Nan en fait j’oublie un détail, une thérapie à l’hypnose pour cause de grossesses nerveuses à répétitions PUIS quelques mois plus tard et j’étais enceinte pour de vrai.

La grossesse

Cette première grossesse je ne l’oublie pas, je ne l’oublierai jamais même si elle n’a duré “que” 3 mois. Une fausse couche pas du tout spontanée et assez tardive puisqu’à 13 SA et nous voilà, jeune couple pleins de naïveté à prendre une grosse claque. Alors comme ça il suffit pas d’être enceinte pour avoir un bébé, zut. Par chance, je suis retombée rapidement enceinte de mon Litchi suite à cette fc catastrophique dont j’ai déjà parlé ici.

Mais cette grossesse tant désirée, tant imaginée et tant idéalisée m’a vite fait déchanter. J’ai eu un combo sympa des maux de grossesse du type nausées, goût de ferraille, vertiges, grande fatigue, douleurs ligamentaires, remontées acides, jambes lourdes, vergetures et autres réjouissances. Ça aurait pu être pire mais clairement, ça aurait pu être mieux aussi ! J’ai pas mal râlé et je me suis promise pour une prochaine grossesse de peut être moins m’écouter et surtout, de ne pas m’apitoyer sur mon sort.

Après la naissance

Mon litchi est arrivée tel un petit boulet de canon en quelques heures et heureusement, avec péridurale super bien dosée. L’accouchement m’a quelque peu,  je vais pas dire traumatisé car il s’est très bien passé bien que rapide pour une primipare mais c’était violent pour moi et surtout, j’ai complètement paniqué en voyant que je n’avais aucun contrôle sur mon corps. Et si vous devez savoir un truc sur moi c’est que j’ai un petit soucis de contrôle :D. Il faut que je puisse gérer toujours,  tout le temps. Bref, l’homme a attrapé ce petit litchi tout chaud et on l’a posé sur moi. C’est difficile à croire mais bien qu’ayant vue ce petit être sortir de moi, je ne réalisais pas du tout que c’était le mien. On aurait pu m’emmener n’importe quel nouveau née que j’aurai agit pareil. Je savais que c’était mon bébé de manière raisonnable mais mon cerveau n’arrivait pas à intégrer le truc. Je n’ai pas eu le coup de foudre. Loin de là car je me suis même demandée les premières heures si elle n’avait pas un soucis. Je trouvais qu’elle avait le visage d’un enfant trisomique et ça m’inquiétais. Elle ne nous ressemblait pas et je ne l’a trouvais pas très jolie.  Ça faisait rire tout le monde mais tant que le pédiatre n’est pas passé au petit matin, j’étais pas très rassurée. Mister B n’a jamais voulu me laisser seule à la maternité. J’y suis restée 5j car ici, c’est le protocole pour un 1er allaitement. Les papas peuvent rester dormir sur place et comme mes parents étaient à la maison, il n’a pas eu besoin de rentrer pour s’occuper du toutounet. Mais du coup, je n’ai jamais été seule avec mon bébé les premiers jours et je pense que ça ne m’a pas rendu service. En effet au bout de 3j si je me souviens bien, Mister B a accepté de suivre ses collègues pour aller s’acheter à manger, il a du partir 30 min à tout casser. Je me suis retrouvée seule dans ma chambre avec ce petit bébé. Et là, le miracle a eu lieu : j’ai eu le coup de foudre,  c’était ma fille, mon bébé à moi. Elle était belle et je l’aimais d’amour. Je n’ai pas culpabilisé de ne pas avoir eu ce fameux coup de foudre tout de suite car j’avais justement vue une émission des maternelles qui en parlait peu avant et je savais comment réagir et patienter. J’ai materné ce bébé en le collant à moi, peau à peau ou portage et j’ai attendu que la magie opère. C’est peut être un peu pour ça que j’ai un “peau de colle” mais ça me va 🙂

De retour à la maison, on s’est pris claque sur claque. Mon dieu que c’est difficile d’être parent ! Les 3 premières semaines on a vraiment pas aimé avec l’homme. On ne comprenait pas notre petit bébé, on était fatigués et on ne se sentait pas très bon. La fatigue ça change une personne, je ne m’y attendais pas mais whaou, ça m’a rendu agressive et intolérante ! C’est l’homme et mon chien  qui ont pris cher, plus que ma fille. J’ai pas aimé la personne que j’étais et je me suis ressaisie. J’ai la sensation qu’en rentrant de vacances de Noël, j’étais plus apaisée et je comprenais bien mieux mon bébé.

La maman que je suis devenue

Les mois ont passé et j’ai grandi avec ma fille. Loin d’être une mère parfaite, je me suis remise souvent en question et j’ai cherché à améliorer les choses. Je le fais encore et idem pour l’homme.

Il m’a fallu 9 mois pour trouver un équilibre entre mère et femme. Je me souviens avoir écrit un article à ce sujet et vraiment le 9 mois dedans, 9 mois dehors s’est bien vérifié chez moi.

Je ne me trouve pas très patiente, je déteste mes sautes d’humeur car je crie encore souvent, du moins je monte le ton. En fait je donne, je donne et d’un coup j’explose. J’essaie de ne pas orienter trop ma colère contre mon litchi mais j’ai besoin d’exploser. Je peux crier et jeter des trucs par terre puis je me reprend et j’explique à mon Litchi en m’excusant. J’ai appris à m’accepter tel quel et à être bienveillante avec moi même. Un jour j’aimerai être calme et sereine tout le temps mais en attendant, c’est pas grave,  j’ai besoin d’exploser. En fait ça ne m’arrive que quand je suis seule avec ma fille. Quand il y a du monde, même son père, je suis calme, patiente, bienveillante et je me maîtrise. Mon litchi est plus “facile” quand il y a du monde aussi. Et en fait je me demande si c’est sain. Es ce que si j’étais sans arrêt entourée et du coup, sans arrêt en apparence calme et patiente, ce serait une bonne chose ou si au contraire, j’encaisserai et le jour où ça explose ce serait 100 fois pire. Je n’ai pas la réponse mais comme je suis souvent seule, la question ne se pose pas !

Je me remet souvent en question et souvent quand je regarde autour de moi, je réalise qu’en fait je suis pas si horrible que ça et qu’il y a bien pire. L’éducation bienveillante, la communication non violente etc c’est ancrée dans mon éducation. J’ai la chance d’avoir des parents géniaux.  J’ai grandi dans une belle famille de gens qui réfléchissent à comment éduquer au mieux ses enfants et même si j’apprends plein de choses avec l’éducation bienveillante etc, beaucoup de choses coulaient de source pour l’homme comme pour moi. Mais comme je l’ai dit plus haut, je doute souvent et c’est en voyant comment d’autres parents n’étant pas spécialement dans l’éducation bienveillante agissent, je me rend compte que c’est bon, on l’est plutôt pas mal de notre côté. Je remercie d’ailleurs l’émission super Nany car Oh my god qu’es qu’elle a pu nous déculpabiliser cette émission ! Elle nous a aussi permis de discuter en amont de différents sujets et de s’accorder. Je sais qu’elle est assez critiquée cette émission mais moi je l’aime bien. Même si le concept en lui même me pose problème du point de vue de l’enfant, je trouve qu’elle permet de réfléchir à notre façon de faire et d’avoir quelques pistes.

Même si je crie encore trop, même si on fait des erreurs et même si on a souvent des envies de meurtre 😀 je me trouve plutôt pas mal comme maman. Puis il y a mon entourage et même vous chers lecteurs qui ont souvent des mots doux et des belles attentions à mon égard. Ça me rend plus forte, meilleure et je vous en remercie.

Je ne suis pas parfaite mais la perfection est un but inatteignable et c’est peine perdu que de vouloir sans cesse courir après. Je ne suis pas non plus une mauvaise mère car je sais que je fais de mon mieux et que ma fille, mon homme et moi même sommes plutôt heureux.

Et bien voilà, je l’ai écrit cet article ! 

2 réflexions au sujet de “Cette mère parfaite que je ne suis pas ”

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